L’Union européenne doit-elle rompre avec Erdogan ?

Yves Bertoncini était l’invité de l’émission 28 minutes sur Arte le jeudi 25 mars 2021 pour débattre des relations entre la France, l’Union européenne et la Turquie suite au Conseil européen. Durant ce conseil, les 27 pays membres de l’Union européenne ont décidé de mettre la Turquie à l’épreuve jusqu’en juin. À l’heure où Recep Tayyip Erdogan multiplie les réformes liberticides, que les contours de la campagne présidentielle turque de 2023 se dessinent, la question se pose de savoir s’il est judicieux et nécessaire de tourner le dos au président Erdogan.

L’attitude de l’Union européenne face aux dérives autoritaires du président turque

Yves Bertoncini, Président du Mouvement Européen France revient tout d’abord sur l’attitude que devrait adopter l’Union européenne face aux dérives autoritaires du président Erdogan. Pour Yves Bertoncini, « des sanctions sont nécessaires, et nombre d’entre elles pourraient être utilisées, notamment des sanctions commerciales, le gel des avoirs, ou encore l’interdiction de libre circulation pour tel ou tel dignitaire du régime. Si l’on prend le revers de la question, il n’y a pas seulement les sanctions à considérer mais aussi l’aide que l’Union européenne peut apporter à la Turquie, par exemple l’aide financière, la facilitation de visas et les négociations sur l’union douanière lorsque les relations sont bonnes entre les deux entités ».

La menace d’une interférence turque en France

Yves Bertoncini souligne aussi l’extrême importance qui est accordée au président Erdogan. En effet, dans certaines interviews du Président de la République et du Premier Ministre, il en ressort qu’une interférence de la Turquie serait possible durant les élections présidentielles françaises. Face à cela, Yves Bertoncini considère a contrario que « nous accordons au président Erdogan une influence disproportionnée et l’impact de son interférence sera mineure ».

De la même manière, le président Emmanuel Macron a affirmé dans une interview que le président Erdogan aurait le pouvoir de déplacer trois millions de demandeurs d’asile et de les envoyer vers l’Europe. C’est encore une fois, selon le président du Mouvement Européen France, « prêter au président Erdogan un pouvoir qu’il n’a pas. Nous lui accordons donc beaucoup plus de pouvoir qu’il n’en a ». Le « bon combat français » qu’évoque Yves Bertoncini c’est celui « contre la Turquie en tant que puissance régionale qui est en train de s’affirmer, et qui a mis le désordre dans certains pays du pourtour méditerranéen ».

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