La future capitale du surf en Seine-Saint-Denis, à Sevran ?

Le projet Terres d’Eaux prévoit la construction d’une vague de surf pour 2023. Une première en France.

 Le projet Sevran Terres d’eaux, lauréat du projet Inventons la Métropole du Grand Paris, a été présenté au conseil municipal.
Le projet Sevran Terres d’eaux, lauréat du projet Inventons la Métropole du Grand Paris, a été présenté au conseil municipal. DR

    2024 : le surf est une discipline olympique et les épreuves se déroulent à Sevran (Seine-Saint-Denis). Non, vous ne rêvez pas ! Le maire écologiste Stéphane Gatignon, en tout cas, y croit dur comme fer. Le projet Terres d'Eaux, lauréat du projet «Imaginons la Métropole du Grand Paris» (57 projets ont été retenus sur 420 candidats), prévoit la création d'une immense base de loisirs nautiques, sur les 32 hectares du quartier Montceleux, dont une vague de surf inédite. Le projet, présenté ce mercredi à la ministre des sports Laura Flessel, a été dévoilé la veille aux élus du conseil municipal.

    La présentation a été menée tambour battant par la société Linkcity (filiale du groupe Bouygues) et le promoteur Crescendo. Mais une heure n'a pas suffi. Le projet s'articule autour de plans d'eau, fil conducteur à tous les niveaux. A l'Est, une rive sauvage avec quelques immeubles et 3 hectares de potager qui rappelleront le passé horticole de la ville. Et à l'ouest, une rive plus urbaine. «C'est une belle histoire, on s'appuie sur un paysage, un territoire. N'oublions pas que Sevran a permis de livrer des légumes jusqu'à Paris», rappelle Thierry Huau, paysagiste et urbaniste.

    Le projet a été présenté en séance du conseil municipal, mardi soir.

    L'eau, 100 000 à 125 000 m3, proviendra de la nappe phréatique et de la Morée, cette ancienne rivière enterrée depuis plus d'un siècle. «Le système vertueux de toute la gestion de l'eau a convaincu la société Wavegarden de s'associer au projet», explique Didier Boulin, président de Crescendo au sujet de l'entreprise espagnole à l'origine de cette innovation technologique. Car il est ici question de proposer 1 000 vagues à l'heure, soixante fois plus que ce qui existe aujourd'hui. Une centaine de personnes pourront être accueillies dans le bassin. Et 350 000 visiteurs sont attendus la première année.

    Coût de l'opération : 150 millions d'euros d'investissement global. Des subventions sont attendues, du fait de la dimension écologique du projet. Les équipements sportifs (plusieurs bassins pour les activités aquatiques) devraient être financés par des fonds privés en majorité et la Caisse des dépôts. Les deux fédérations (ski nautique et surf) géreront l'exploitation sportive.

    «Faire croire que Sevran aura une visibilité mondiale, c'est à mourir de rire !», fustige dans les rangs de l'opposition Nicole Valeanu. Dans les rangs de la majorité, on y voit une belle opportunité, celle de faire de Sevran une destination. «Ce projet est une chance pour Sevran, pour le pays ! On est dans l'innovation. Cela fait 17 ans que je suis maire et que j'ai passé mon temps à espérer des choses comme ça», rétorque Stéphane Gatignon qui ne veut plus que la ville soit abonnée à la rubrique faits divers. «Essayons de nous créer un avenir, au moins faisons ça pour nos mômes !», enchaîne-t-il.

    Une phase de dix-huit mois d'étude administrative est en cours, avant celle des travaux qui pourrait durer trois ans. L'objectif étant d'ouvrir l'équipement au début de l'année 2023. Un an avant les Jeux olympiques de Paris.

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